Lac Nasser
Lac Nasser
Lac Nasser - caractéristiques géographiques
Le lac Nasser est un lac de barrage ou réservoir (barrage d'Assouan), crée le long du Nil entre l'Égypte et le Soudan au cours de l’année 1964. Le lac s'étend sur une superficie d'environ 6 850 km² (suivant les saisons), pour une profondeur moyenne de 25 mètres et une profondeur maximale de 130 mètres.
Lac Nasser - un lac de barrage
Au cours des dernières décennies (depuis les années 1960), de nombreux barrages ont été construits sur les fleuves Africains, le plus souvent à des fins hydroélectriques, parfois aussi pour l'irrigation ou pour la consommation urbaine. Les plus importants et les plus connus sont le lac Nasser sur le Nil (barrage d'Assouan), le lac Volta sur la Volta (Afrique de l'Ouest), le lac Kariba et le lac Cahora Bassae sur le Zambèze, le lac Kainji sur le Niger, le lac Kossou sur le Bandama. Ces réservoirs ont créé de nouveaux milieux aquatiques favorables au développement d'espèces adaptées en eau dormante, autochtones ou introduites, mais également perturbé le cycle des espèces les plus dépendantes des régimes saisonniers des fleuves. La mise en eau des grands barrages se fait généralement sans éliminer au préalable la végétation en place. La décomposition de cette matière organique consomme de l'oxygène, mais libère des nutriments. Il en résulte une phase de forte production phytoplanctonique, favorable au phytophage, qui dure quelques années avant une stabilisation à des niveaux de production plus bas. La consommation de l'oxygène est plus durable et peut faire sentir ses effets sur plus de 20 ans. (lac Volta et lac Ilwaine, par exemple).
Lac Nasser : barrage et conséquence
En Afrique, les années 1960 furent marquées par la construction de nombreux grands barrages comme le lac Nasser (Égypte/Soudan), mais aussi la Volta (Ghana) ou le lac Kariba (Zimbabwe/Zambie) auquel il convient d'ajouter de nombreux réservoirs de tailles plus petites (ex : Mungu "Tanzanie", Ayamé "Côte d'Ivoire" ou encore, "pour en citer que trois" le Nzilo en "R.D.C"). La construction de ces retenues artificielles à des répercussions fortes sur les écosystèmes situés en amont et en aval des barrages, ex. :
- Modification du débit du fleuve. Elle entraine des changements dans le processus de reproduction des poissons suite à des stimuli inappropriés ou de courtes crues artificielles : modifications des compositions de peuplement, diminution productive des peuplements, favorisation des espèces rhéophiles contre les espèces lentisques dues à la vitesse d'écoulement des eaux.
- Pertes d'habitat, diminution de plaine inondable en aval.
- Interruptions des circuits migratoires, élimination des espèces diadromes : adultes privées d'aire de ponte en amont et ralentissement des déplacements des juvéniles en aval.
- Augmentation des dépôts dans les retenus, égales des déficits sédimentaires en avale donc réductions d'habitat, appauvrissement de la végétation, diminution de la nourriture et du benthos et finalement baisse de la productivité en biodiversité.
- Favorisation des poissons planctophages due à l'augmentation du phytoplancton et du zooplancton.
- Changement de température, contrariété des migrations de certaines espèces, possibilité en amont, de mortalités dues aux lâchers d'eau anoxique ou chargée en H²S.
Ainsi on constate de manière générale des changements dans la faune ichtyologique et que des rétentions des matières nutritives dans le lac Nasser ont provoqué un déclin des pêcheries pélagiques dans l'est de la Méditerranée, alors que le rendement augmentait fortement sur le lac.
Lac Nasser - les poissons
En ce qui concerne les poissons, deux variables de l'environnement sont à prendre en compte pour un lac de barrage : le temps de séjour de l'eau et les fluctuations du niveau de l'eau (marnage) au cours de l'année. De forts et rapides changements de niveau empêchent tout développement d'une communauté littoral, généralement nécessaire au développement des juvéniles. (C’est le cas du lac Nasser) ; la stratification et l'anoxie correspondantes des zones profondes sont étroitement dépendantes de la circulation horizontale des masses d'eau, qui peut être évaluée par le temps de séjour. En avale des barrages, le régime du cours d'eau est souvent modifié, avec des crues moins profondes et parfois à contre-saison, d'où une moindre extension des plaines d'inondation et d'un changement des conditions de milieu pour la reproduction. Dans les réservoirs créés en périphérie de zones urbaines ou fortement anthropisées, des apports trop élevés en azote et en phosphore induisent une prolifération du phytoplancton dans les couches superficielles, ce qui provoque après dégradation une anoxie des couches profondes. L’introduction de poissons phytophages, en l'occurrence Hypophtalmichthys molitrix, peut-être employée pour lutter contre la prolifération du phytoplancton (ex. : le lac Sidi Mohamed Ben Abdallah).
Date de dernière mise à jour : 31/03/2016
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